Je suis moi. Aux chiottes mes détracteurs!

[ Rappel de la fin de l'ancien RP:

Endormi contre la femme de ma vie, je me sentais vivant. C'était la première fois que je me sentais autant aimé, autant désiré, autant respecté. J'avais l'impression d'exister. Notre première nuit avait été d'une intensité et d'une magie sans nom. Nous avions besoin l'un de l'autre, le contact de l'être aimé nous rassurait après une telle épreuve. Je me souvenais que quelques soldats disaient que rien ne valait une relation de ce genre après un combat. je comprenais mieux à présent. Mais à cela j'ajoutai que rien ne valait cela quand cela été fait avec amour. ]

La pluie battait sur les carreaux avec intensité. Je n'en avais rien à faire. J'étais bien. Non. J'étais mieux. L'amour de Suzette m'avait tellement apporté! Tellement appris! Il m'avait changé, en mieux. Je m'acceptais. J'acceptais que l'on puisse également m'apprécier. J'acceptais ce droit de vivre qu'elle m'avait montré. Ce droit de vivre, déjà introduit dans mon esprit de part le testament de mon père, qui me reconnaissait et me protégeait. Pour la toute première fois, je le remerciai. Je le remerciai que d'avoir aimé ma mère, de l'avoir aimé si fort que j'en suis né, de l'avoir aimé et respecté si fort qu'il m'a reconnu, qu'il ne m'a pas abandonné. S'il ne l'avait pas fait, je n'aurais jamais connu l'expérience magique que d'aimer Suzette, je n'aurais jamais pu devenir son élève dans la matière très compliquée qu'est la Vie.

[Et on reprends ... ]

Suzette se musa bien au chaud sous les couvertures. Son bout du nez tout froid se frotta contre l'épaule du demi-elfe.
En bas, on frappa violement a la porte.
Suzette gémit, mais ne se leva pas. Au contraire, elle se tourna face contre le mur, alors que les coups redoublaient d'intensité.

-Fichez moi la paix, pensa-t-elle.

La rouquine etait épuisée. Elle frissona et resta etendue ...

Mentalement, je faisais un gros doigt d'honneur à celui qui osait nous déranger. Je chuchotais à mon ange:

- Si on reste silencieux, il nous croira absents.

J'eus un petit sourire, repensant à cette scène qui s'était déjà produite par le passé, quand ma dragonne de belle-mère avait envoyé son chien de chasse me chercher. Voyant que Suzette tremblait, je la serrais contre moi, espérant pouvoir la réchauffer un peu. Et puis, c'était un bon prétexte pour se câliner. Et j'avais des carences en câlins.

[ Yay Kratty-chan! ]

- Un homme au cheveux bleu? Ici, il n'y a que Yuan Ka-Fai qui corresponde à votre description. Il vit au manoir Ka-Fai, avec sa belle-mère, la duchesse Myranda Ka-Fai.

D'autres interrogés lui parlèrent de sa bâtardise, il y eut des ragots sur la petite-amie fleuriste du jeune homme, quelques échos de ses exploits de guerre mais bien souvent, cette très étrange histoire de viol parvenait aux oreilles de l'humain.

Les propos de Lady Ka-Fai l'interpellèrent néanmoins. Yuan courir la gueuse? C'était tellement contraire à son personnage! Il avait toujours traité les femmes avec respect, ce n'était pas aujourd'hui qu'il changerait de personnalité. L'humain se souvint de la fameuse petite-amie dont on parlait tant. Si on en parlait, c'était sans doute parce qu'il y avait un fond de vérité. Et étant commerçante, elle aurait peut-être des tuyaux sur l'emplacement de son ami. Après quelques recherches, il obtint l'adresse de Suzette Ramone.

Kratos etait donc l'homme qui bourrait la porte de Suzette a coup de poing. D'un coup il se mit a hurler :

- Yuan! Je sais que tu es la! Sort de ton trou vieux frère, j'ai a te parler!

Puis il se remit a frapper la porte comme si elle l'avait insulté. L'Humain n'etait pas de bonne humeur. Il avait parcourut trop de chemin pour trouver le demi elfe au lit avec une fille. Ses hommes se faisaient massacrer pendant que leur chef batifolait.

Yuan! Ne me fait pas répéter!

- Aux dernières nouvelles, les hautes instances de ce pays m'ont forcé à la démission Kratos. Dis-je en ouvrant la porte.

Je m'étais rhabillé à la va-vite.

- Cette porte ne t'a rien fait. Ajoutai-je avec un léger sourire.

Je sortis et fermai la porte derrière moi pour protéger un peu l'intimité de Suzette.

- Ca fait combien de temps qu'on ne s'est pas vus?

J'eus un vrai sourire. Kratos était l'homme qui m'avait prouvé que non, les humains mâles n'étaient pas que des animaux en chaleur.

- Au contraire, j'ai des journées bien remplies. Entre ma chère mère qui tente de briser mon avenir et celui de Suzette, les brigands à égorger pour sauver nos vies et le fait que je suis apprenti fleuriste, tu penses bien que l'ennui ne trouve pas sa place dans mon emploi du temps.

J'attendais avec hâte sa réaction. Un soldat devenir fleuriste. J'étais presque sûr de le voir éclater de rire.

Je ris de bon coeur à la boutade de mon ami de toujours. Ca lui ferait en effet du bien, ma chère belle-mère. Je l'entendis me parler de retour sur le champ de bataille.

- La guerre, c'est fini pour moi. Je te rappelle que l'on m'a renvoyé. Et à vrai dire, j'en suis soulagé. Je me refuse à leur servir de fournisseur d'esclaves métis! Je suis bien ici. Le général Ka-Fai est mort.

Kratos choppa Yuan par l'oreille et commenca a partir, tirant le demi elfe a sa suite.

- nan nan t'es réintégré. A la tête des unitées magiques montées, sans jeux de mots pour te vexer. Aller viens j'ai pas de temps pour jouer.

Puis l'humain lacha l'oreille rougie de Yuan et lui lancat :

- Au pire enmene ta sucrerie, elle te consolera apres les combats.

- Je ne viendrai pas. C'est un peu facile que de me réclamer après m'avoir jeté. Ils ont le droit de me demander tout comme j'ai le droit de refuser.

Je le regardai dans les yeux.

- Même si je te suivais, je ne pourrais pas partir comme ça du jour au lendemain, c'est incorrect.

Puis j'ajoutai avec un petit rire:

- Et même si elle est à croquer, Suzette n'est pas une sucrerie. Et puis, plus sérieusement, sa place n'est pas sur le champ de bataille ou dans les campements, elle n'a pas à voir les horreurs que nous avons vu.

Kratos haussa les épaules.

- Comme tu veux.

Puis il se dirigea vers la sortie du village avant de se retourner et de lancer :

- Je vais dormir a l'auberge. Je reste en ville deux, trois jours puis je m'en irrais. A ce moment la cherche a bien te planquer parce que tu perdra ta tête, mon frère.

[Info : Je vais pas tarder a zigouiller Suzette ... Enfin la faire partir en donnant un dernier coup a Yuan.]

[ Entendu ]


J'avais mal au coeur pour mon ami qui s'était donné tant de mal. Il m'avait vu combattre avec ardeur au front, parce que j'avais une bonne raison d'y être. Cette raison n'existait plus aujourd'hui. Avant qu'il ne s'en aille, je lui lançai:

- Sais-tu pourquoi je me battais?

Je le regardais droit dans les yeux. Je savais que ma réponse risquait de choquer. La sincérité choque toujours. Il fallait que cela sorte.

- Sur le champ de bataille, je n'attendais pas de tuer. J'attendais que l'on me tue.

Suzette observa l'homme qui parlait avec son amant.

-Yuan? murmura-t-elle encore a demi endormie.

Elle se sentait inquiète a cause de ce brun qui énervait son chéri.

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Kratos secoua la tête, pensif.

- Ça se comprends ...

Il planta ses yeux sombres dans ceux turquoises du demi elfe.

- Mais tu es le seul qui peut tout changer. Pense a elle - Il designat Suzette du menton - Si les ennemis l'emporte, que pense tu qu'il feront d'elle? Elle est jolie, elle sera peut être pas de la chair a soldat, peut etre pas. Et si c'etait pas le cas? ... Pense juste deux secondes a ça ...

J'y avais déjà pensé, lors de nuits sans sommeil, dans un manoir froid et sans âme. Je savais que Kratos avait raison. Je sentais qu'il avait raison. Et Suzette méritait un monde de paix. Un monde où des brigands ne l'attaqueraient plus au détour d'un bois alors qu'elle travaillait. Mais la laisser à Asgard revenait au même avec ma harpie de belle-mère, qui n'hésiterait pas à la faire égorger. Cela m'inquiétait et me perturbait grandement. J'étais face à un dilemme. Et Kratos devait le sentir, le voir même. J'avais un TIC. Quand j'étais en proie à ces doutes, j'avais tendance à entortiller une mèche de cheveux autour de mon index gauche. Kratos étant un fin observateur, j'étais certain qu'il le devinait.

Je le regardai partir à regret, il avait fait un très long chemin rien que pour moi et je ne pouvais rien lui offrir en retour. Je me tournai ensuite vers ma bien-aimée, lui offrant un sourire. Je savais qu'elle allait le sentir forcé. Elle lisait en moi comme dans un livre.

- Un vieil ami. Lui dis-je quand je la vis regarder Kratos partir.

Elle hocha la tête.

- D'accord.

Avant d'enfouir son nez dans l'épaule de son amant. Et de le tirer a la chaleur de la maison, car au dehors, la neige lui gelait les pieds.


La marâtre était dans son salon, les jambes croisées, les doigts joints. Devant elle, un groupe d'hommes tous plus costauds les uns que les autres.

- Donc vous m'avez bien comprise? Leur lançât-elle

-Oui Duchesse.

- Partez donc alors ...

Je m'étais habillé un peu plus chaudement et j'aidai Suzette dans ses tâches ménagères. Je repensai aux paroles de Kratos. Ce tic me revenait. Je n'étais pas tranquille. Une part de moi voulait rester ici, aux côtés de mon ange, mais l'autre part savait que mon ami humain avait raison. Je ne savais pas quoi faire, comment agir. Le temps me donnerait certainement une réponse.